Les évènements climatiques, les médias, les politiques, les associations écologistes, les scientifiques, … nous alarment sur l’urgence d’agir pour préserver l’environnement. Je prospecte depuis 3 mois les marchés public et privé dans ma région où je promeus des solutions de préservation de l’environnement. Je constate que beaucoup de décideurs ( responsables d’entreprise, élus et responsables techniques des collectivités) ne placent pas encore la préservation de l’environnement dans leur première priorité, sauf quand une réglementation les poussant à agir dans un domaine précis existe et est appliquée. Plusieurs réglementations existantes sont peu appliquées : interdiction des fosses sceptiques, limitation de rejet de graisses par les restaurants, contrôle de l’utilisation des solvants dans les garages, etc … par manque de moyen de police ou frilosité des élus de jouer ce rôle. Je trouve le plus de passages à l’action dans les établissements industriels de plus de 100 personnes qui sont sous pression réglementaire et qui ont une personne dédiée à l’environnement ayant de l’influence : une goutte d'eau de bonne volonté dans un océan de situations scandaleuses. Didier. Photo extraite de : www.pme.gouv.fr
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Voici l’avis que m’a donné le président d’une importante fédération d’industriels à qui j’exprimais l’opinion ci-dessus. La préservation de l’environnement dans une entreprise est un investissement qui coûte cher et prends du temps. La pression du marché, sur les prix en particulier, n’est pas compatible avec une démarche de préservation de l’environnement. Nous cherchons d’abord à survivre.
Rédigé par : Didier | 20/04/2006 à 08:48
BOYCOTT !! Merci Didier pour ces infos mais je ne te trouve pas assez agressif vis à vis des patrons d’entreprises polluantes. Certes certains sont dans le pétrin et l’environnement n’est pas prioritaire pour eux mais, d’autres ont les moyens mais ne feront rien sans une PRESSION QUI FAIT MAL. Je propose la chose suivante dans le cas de la restauration. Créons dans chaque ville une association « MANGER SANS POLLUER ». Que chacune d’elle se renseigne sur les obligations des restaurants de leur ville et ses environs en terme environnemental : salle non fumeur, bacs à graisse, traitement des huiles, traitement de l’air rejeté, etc … Ensuite qu’elles informent la population et les visiteurs et organisent un BOYCOTT des restaurants pollueurs de la ville et ses environs… ! Et faisons la même chose dans d’autres domaines !
Rédigé par : Hubert | 21/04/2006 à 08:44
Merci Hubert pour ton avis. Je suis moi-même entrepreneur aussi je ne peux pas participer à une telle démarche à l’encontre de clients potentiels. J’agis plutôt par le biais de l’incitation. Pour la restauration, je suis en contact avec les Chambres de Commerce et d’Industrie de 3 départements pour des démarches d’information collective et d’incitation des restaurateurs à être plus respectueux de l’environnement. Mais je constate 5 mois après les premiers contacts, que rien n’avance … Aussi, quand un restaurateur me dit, « je n’ai pas de bac à graisse alors que la loi m’y oblige mais je constate que les services de contrôle ne me disent rien à ce sujet, alors je ne fais rien ! » je suis tenté par ton approche plus radicale … Et si je laissais tomber mon projet d’entreprise et montais une telle association ?...
Rédigé par : Didier | 22/04/2006 à 16:02
Chiche ! En tout cas, je suis désolé de t’écrire que je pense que TU PERDS SUREMENT TON TEMPS ET TON ARGENT. Je ne connais pas le domaine exact dans lequel tu travailles, mais peu d’individus sont disposés à changer leurs habitudes, diminuer leur confort ou dépenser plus pour des questions d’environnement. Peu de chefs d’entreprise donneront la priorité à l’environnement par rapport au profit ( ou à la survie ) économique. Je connais un chef d’une petite entreprise polluante qui m’a dit avoir choisi un emplacement de son atelier en pleine campagne pour polluer discrètement et qui limite l’expansion de sa boite pour éviter d’entrer dans une catégorie trop surveillée par les services de l’état … Pour changer les choses, je ne vois qu’un moyen : communiquer sur ces scandales et effectuer la pression LA OU CA FAIT MAL: LA PERTE DE REVENU !
Rédigé par : Hubert | 27/04/2006 à 09:13
Ton avis est intéressant, plutôt radical, mais le mien est qu’il faut aussi des gens comme moi qui apportent des solutions à ceux qui veulent moins polluer. En me lançant dans cette création d’entreprise, j’étais conscient du risque d’échec pour plusieurs raisons, la non réceptivité du marché en étant une. Après 5 mois, je constate que ce risque se concrétise d’une manière que je qualifierais de vicieuse. En effet, j’ai ouvert beaucoup de portes et persuadé plusieurs dizaines de prospects d’essayer mes solutions. Dans plusieurs cas, ça marche, par exemple une de mes solutions permet de dégraisser des pièces mécaniques en supprimant le risque de toxicité pour les ouvriers manipulant actuellement des produits nocifs pour la santé et inflammables : espoir de résoudre un problème d’environnement et de faire vivre mon entreprise … Mais dans la majorité des cas, après des essais réussis, l’affaire reste bloquée, plusieurs mois pour l’instant … Suite à quelques relances de ma part, l’interlocuteur dit ne pas avoir de réserve vis-à-vis de la solution mais d’autres priorités … C’est vicieux car, il y a toujours de l’espoir mais à durée indéterminée !!
Rédigé par : Didier | 28/04/2006 à 08:57
Tu n’es peut être pas bon commercialement ou trop cher ou cela confirme que j’ai raison, TU PERDS TON TEMPS car ils ne passeront pas à l’acte, la santé de leurs gars, c’est secondaire par rapport au business !
Rédigé par : Hubert | 28/04/2006 à 19:57
Si j’en suis arrivé au point de faire des tests dans les ateliers de ces industriels, c’est que commercialement je suis performant. Le prix n’est en général pas un point de blocage. Donc, soit c’est une question de temps et de patience, soit tu as raison … !
Rédigé par : Didier | 29/04/2006 à 12:16
J’AI RAISON ! SOUVIENS TOI des catastrophes de Tchernobyl, SEVESO, Bhopal et l’incendie très récemment de DEC dans le Loir et Cher : une usine classée SEVESO qui brûle, 2 explosions, heureusement le week-end, 400 personnes du voisinage déplacées, gênées par des émanations heureusement pas toxiques car le stock de produits chimiques a été épargné, mais pas les 110 employés mis au chômage technique. Alors tu la montes cette association de lutte contre les pollueurs ?
Rédigé par : Hubert | 01/05/2006 à 08:40
Je connais … enfin je connaissais DEC. J’avais justement un projet de remplacement d’un de leurs produits inflammables par un ininflammable. Nous avions fait un test chez eux, le produit donnait satisfaction. J’attendais leur décision d’achat … … il est possible que si ce processus avait été plus rapide, l’incendie aurait été évité …
Rédigé par : Didier | 05/05/2006 à 09:00
ALORS TU ES COMPLICE ! Complice de leur pollution et tu étais potentiellement complice d’atteinte à la vie d’employés de cette entreprise et de voisins de l’usine. En effet, je me suis renseigné sur cette entreprise. Ses méthodes de travail, comme le port des protections individuelles par les ouvriers, la maîtrise de leur process et de leur organisation, comme leur station de traitement d’eau étaient loin d’être à la hauteur des dangers existants dans cette usine classée SEVESO ! Et toi qui a visité cette usine, toi, qui d’après ton CV affiché sur ce blog a l’expérience pour voir ces problèmes, tu essayais seulement de faire ton busines. QU’AS TU FAIT POUR ALERTER et attirer les projecteurs sur ce scandale ? En tous cas je n’ai rien vu sur ton blog. DANS CET INCENDIE TU AS PERDU TON BUSINESS, MAIS D’AUTRES AURAIENT PU Y PERDRE LEUR SANTE OU LEUR VIE !!
Rédigé par : Hubert | 06/05/2006 à 17:48
Ton silence depuis 6 jours confirme mon sentiment.
Rédigé par : Hubert | 12/05/2006 à 08:36
Hubert, tes propos sont provocateurs, mais tu peux constater que je ne les efface pas alors que je pourrais le faire comme la gestion informatique de mon blog me le permet. Admettons que j’observe des pratiques irrégulières chez des clients potentiels. Mais comment veux tu gagner la confiance de pollueurs afin de bien connaître la réalité de leur situation et pouvoir proposer ensuite des solutions adaptées, sans être d’une certaine façon complice ?
Je peux te citer un autre cas révoltant : un de mes prospects s’est fait financer il y a 5 ans une étude par une agence gouvernementale sur la forte pollution de l’air par son entreprise et les remèdes à apporter. Quand je suis allé visiter son Directeur Général le mois dernier, suite à mes questions il a ressorti le rapport de cette étude, recouvert de poussière, en avouant qu’il n’y avait pas touché depuis 5 ans. Et il pollue toujours ! Je pense être plus utile en cherchant des solutions les plus attractives possibles plutôt qu’en le dénonçant à la DRIRE. Si je le dénonce, je me mets du côté de la police et je me ferme sa porte et la porte d’autres entreprises où je peux améliorer les choses.
Mais, je suis aussi révolté par son comportement et l’immobilisme ambiant !
Rédigé par : Didier | 12/05/2006 à 09:17
Bla bla bla ! Je te trouve évasif sur l’incendie de DEC !
Rédigé par : Hubert | 15/05/2006 à 09:09
Mon « bla bla » est plus constructif que des « y’a qu’à faut qu’on » !! La société DEC qui a brûlé en Avril devait redémarrer la production hier d’après leur site web. Mon intention n’est pas de répandre des critiques sur cette société mais d’aller les voir pour relancer nos projets d’amélioration de l’environnement et de la sécurité et d’en proposer de nouveaux en prenant en compte l’évènement récent. De toute façon, j’ai discuté de cet accident industriel à plusieurs personnalités du monde économique et politique du département, quelques jours après certains n’étaient pas au courant et aucun n’y avait vu un signe, un avertissement ou une occasion de mettre l’accent sur l’amélioration de l’environnement dans le Loir et Cher …
Rédigé par : Didier | 23/05/2006 à 10:05
Dans le même esprit, j’ai entendu ce mois-ci un représentant de la DRIRE, organisme dont une des missions est de faire la « police » envers les entreprises polluantes, dire « Nous ne sommes pas là pour fermer les entreprises. Si une société qui ne respecte les normes de pollution n’a pas les moyens économiques d’y remédier, nous faisons preuve de souplesse et de gradation dans les sanctions ». Parmi les personnes présentes, le dirigeant d’une entreprise, apparemment exemplaire concernant la protection de l’environnement, a été SCANDALISE par ces propos. En effet, il investit beaucoup de moyens dans un process de peinture à l’eau pour remplacer la peinture aux solvants, nuisible à l’environnement. Pendant ce temps certains de ses concurrents en sont encore à la peinture au plomb, dangereuse pour la santé, sûrement grâce à ce type de souplesse dont certains savent abuser … Conclusion, IL FAUT RAJOUTER UNE PRESSION SUR LES POLLUEURS, INDEPENDANTE DES LOBBIES ET DES ADMINISTRATIONS, EXERCEE PAR LES CLIENTS DE CES ENTREPRISES !!
Rédigé par : Hubert | 24/05/2006 à 10:51
Salut Didier ! Je te trouve bien silencieux depuis mon dernier commentaire. RUMINES TU L’ECHEC DE TON PROJET BUSINESS - ECOLO ? Je suppose que l’évènement du 12 Juin de Poissy où 3 égoutiers ont trouvé la mort te fait réfléchir. Selon le colonel patron des opérations de secours sur place, ils ont été victimes d'une intoxication à l'hydrogène sulfuré, un gaz toxique qui se dégage par "fermentation de matières organiques". Hors, comme tu dois le savoir, la principale source de matières organiques dans les égouts des villes c’est souvent les eaux grasses rejetées par les restaurateurs et métiers de bouche qui ne sont pas équipées des bacs à graisse que tu n’arrives pas à vendre, malgré la réglementation qui oblige ces professionnels à en être équipés … Je présente mes condoléances aux familles de ces soldats de la préservation de l’environnement, mais aussi à toi pour ton projet voué à l’échec !
Rédigé par : Hubert | 26/06/2006 à 09:02
Je n’approuve pas ton approche écolo-arnachique mais on est d’accord sur un point : la cause initiale de la mort de ces 3 égoutiers est liée à l’activité polluante de l’homme. Celui-ci produit des déchets en se préoccupant peu en général de sa quantité et de son traitement. L’organisation du tri des déchets solides rentre dans les mœurs, mais le traitement des eaux usées reste un sujet loin de ses préoccupations … et le rapprochement entre les restaurateurs qui ne s’équipent pas de bac à graisse et cet accident est tentante.
Pour conforter notre avis commun, d’après une enquête IFOP – GENERALI auprès de 407 dirigeants d’entreprises, ils se préoccupent éventuellement de l’environnement pour 1° garder leur client, 2° réduire les risques, 3° pour des raisons économiques.
Rédigé par : Didier | 27/06/2006 à 08:48
1° garder leur client,
2° réduire les risques,
3° pour des raisons économiques.
Ce sont les 3 motivations les plus importantes de tous les entrepreuneurs "non écologistes" concernant la préservation de l'environnement. Nos projets doivent être obligatoirement basés dessus...
Malheureusement, nous ne sommes ni des justiciers ni la police pour sanctionner nos prospects...
Rédigé par : LUO Fan | 11/08/2006 à 11:23
La sanction doit être la perte des clients, informés par l'impact des pollutions de l'entrepreneur.
Rédigé par : Hubert | 11/08/2006 à 19:40
Enchanté Hubert, c'est un plaisir de communiquer avec vous ici chez Didier.
Vous avez donné beaucoup beaucoup d'avis importants. Je crois le DD n'est pas une guerre qu'on peut gagner dans une période très courte, donc il faut une stratégie cohérente... Nous pouvons continuer la discussion.
Didier est un entrepreneur, moi-même j'y suis presque, et vous on peut vous connaitre un peu plus?
Cordialement
Fan
Rédigé par : LUO Fan | 12/08/2006 à 12:58
Cher Luo Fan, je suis chargé de mission environnement dans une chambre consulaire. Je n'en dirai pas plus car je souhaite rester dans l'anonymat. En effet, je suis révolté par le comportement des entrepreneurs que je conseille et encourage dans le domaine de la préservation de l'environnement : la plupart cherchent la réussite économique sans ce soucier de l'environnement, beaucoup sans respecter les lois à ce sujet. En plus ma hiérarchie, les élus, les organismes patronaux sont au mieux non regardant, souvent complices ! Alors, j'en arrive à chercher des solutions qui sortent de ma mission ... Cordialement
Hubert
Rédigé par : Hubert | 13/08/2006 à 09:58
Bonjour Hubert,
Je comprends bp mieux votre attitude à travers votre situation...Pas facile d'être silencieux tout le temps!!
Le monde politique n'est pas "blanc ou noir", l'environnement n'est jamais leur préoccupation réelle (Je ne suis pas contre eux, mais je pense qu'ils sont trop occupés; c'est comme vis à vis de leur famille qu'ils aiment mais à qui ils n'ont jamais suffisamment de temps à consacrer ).
Rédigé par : LUO Fan | 14/08/2006 à 22:55
Propos de Delphine extrait d'un forum sur le même thème : "Bonjour,
... je suis contente (si on peut dire) de voir qu'on rencontre tous les mêmes difficultés à engager les entreprises vers le développement durable. Et, je crois, comme Didier qu'il y a une part importante de responsabilité de l'Etat dans cette situation. Comment parler développement durable quand la réglementation n'est même pas appliquée : je travaille avec les entreprises artisanales, en ce moment les garagistes en particulier. Sur plus d'une quarantaine de visites, pas une entreprise ne respectait la réglementation et pas une n'était inquiétée par les pouvoirs publics. Les déchets dangereux partent aux ordures ménagères ou dans le réseau, et on ne fait rien. Sans le bâton, malheureusement, peu sont intéressés par une gestion réglementaire mais plus coûteuse. D'autant que la refacturation pour le client est peu claire du côté de la DGCCRF et surtout mal acceptée par le client! On tourne en rond.
Quand on voit que la moitiée des 21 des 40 communes de mon département éliminent leurs ordures ménagères en centre d'enfouissement (enfouissement interdit depuis 2002, sauf pour les déchets ultimes), que 19 des 40 ont mis en place la redevance spéciale obligatoire depuis 1993... Le chemin est long et pour ma part difficile à faire emprunter par des entreprises déjà malmenées économiquement dans ce département."
Rédigé par : Didier | 13/09/2006 à 18:52
Je suis éffaré par ce que je lis...
Certe votre vision est proche d'une certaine réalité mais je trouve que vous noircissé un peu le tableau !
Rédigé par : Willy | 18/10/2006 à 17:55
Willy, ce ne sont pas des visions, ce sont des faits rapportés par plusieurs personnes dans ces commentaires. Ce sont des faits de tous les jours, de mauvaises habitudes dont la remise en cause dérange. Tout n'est pas noir, d'autres pages dans ce blog le montre. Mais il est vital que la prise de conscience et le changement soient plus vastes et plus profonds. Cela passe entre autres par l'affichage de ces réalités.
Rédigé par : Didier | 20/10/2006 à 12:36
Les échanges et les faits relatés dans ce fil montre le côté difficile et noir de nos quêtes. Tout ça conforte et me rappelle la désillusion rencontrée dans mon approche de la RSE qui m'a montré le côté superficiel et la récupération marketing opérés par les entreprises, et l'aspect somme toute illusoire de la notation éthique, que je trouve très intéressante sur la forme mais peu pragmatique et peu implicante sur le fond, puisqu'on travaille essentiellement sur "l'image".
C'est par ces désillusions qu'est né mon projet d'entreprise, car tout comme vous je préfère l'incitation au militantisme. L'avenir me dira si le modèle économique choisi sera rentable, pour l'heure j'y crois : qui ne tente rien n'a rien...
Rédigé par : Hervé | 06/11/2006 à 11:02
Enfin ! La Commission de l'U.E. renforce le droit pénal contre les pollueurs. Cliquer sur mon prénom ci-dessous pour avoir accès à un article à ce sujet.
Rédigé par : Hubert | 13/02/2007 à 08:35