Un an après avoir quitté le monde du business de la préservation de l’environnement, j’ai participé à l’évènement annuel des professionnels de ce secteur, afin de mettre à jour mes connaissances, mais surtout pour voir l’impact du tapage médiatique au sujet de l’écologie sur le marché, voir si la préservation de l’environnement devenait plus prioritaire en 2007 par rapport à 2006, chez les particuliers, dans les entreprises et les collectivités. J’ai pour cela écouté quelques conférences, rencontré les représentants de ma région ( DRIRE, Agence de l’eau, organismes de développement économique ), visité de nombreux stands de toutes sortes et discuté avec des dizaines de personnes.
Le plus étonnant à mes yeux est que ce « catastrophisme », d’habitude confiné à un monde d’écologistes ultras, soit mis en vedette dans un salon professionnel, entre le stand du Ministère de l’Environnement et du D.D. et celui d’un vendeur d’énormes engins polluants de manipulation de déchets …
Alors, quel impact sur le marché ? Il est à mes yeux mitigé, en tout cas pas à la hauteur de l’enjeu et de l’urgence.
Côté positif : la progression des ventes de solutions d’énergie renouvelable et du traitement de l’eau par les plantes qui deviennent économiquement intéressant ; la multiplication d’initiatives encourageantes, comme la Charte des Maires pour l’Environnement, un pôle de compétitivité sur la mobilité durable, une exposition consacrée à l’achat responsable et sûrement beaucoup d’autres choses que je n’ai pas vues …
Mais dans de nombreux domaines, c’est malheureusement « business as usual ! ». En général les PME de ma région ne sont pas plus contrôlées qu’avant, il y a peu de progrès concernant le respect des réglementations sur l’eau, il y a des projets mais pratiquement pas de changement de pratique dans le transport des personnes ( la première cause de production de gaz à effet de serre ), des habitants de Blois et d'Orléans se plaignent de toujours devoir se déplacer à la déchetterie pour faire le tri sélectif de leurs déchets ( il faut bien amortir les investissements dans les incinérateurs ).
A noter une innovation sur un stand allemand : un appareil qui repère automatiquement les types de matériaux des déchets défilant sur un tapis roulant. Il permet de remplacer le tri manuel, en beaucoup moins cher. Dommage pour les entreprises comme Triselec près de Lille qui utilisent cette activité pour réinsérer des personnes en difficulté … La préservation de l’environnement c’est bien, le développement durable ( intégrant en plus les développement économique et social ) c’est mieux !
Plus que quelques années pour réagir … !
Pour notre part, nous avons décidé en famille de ne plus boire à table de l’EAU EN BOUTEILLE; d'initier un projet de PEDIBUS avec les parents des élèves de l’école, consistant à remplacer leur transport en voiture par une organisation de leur déplacement à pied et groupé entre leur quartier et l’école et de proposer aux voisins une RUE SANS PUB. L’ADEME ( www.ademe.fr ) distribue pour cela gratuitement des autocollants à coller sur les boites à lettre, mais aussi des manuels sur toutes sortes d’actions liées à la préservation de l’environnement, individuelles ou collectives.
Et vous, quels sont vos projets ? Vos commentaires sont bienvenus ci-dessous.
Didier - Citoyen du monde
salut,
Merci pour ton approche de Pollutec même si je ne la partage qu'à moitié! Je n'ai même pas vu les photos dont tu parles (...) car je me suis attachée pendant les 4 jours à assister à un maximum de conférences ; me laissant le temps de parcourir plus en détails les activités des exposants sur leurs sites internet (à travers le catalogue).
Moi j'arrive d'Espagne où tout reste à faire et où on aimerait que le niveau de professionalisme de Pollutec se retrouve...
J'ai beaucoup aimé par exemple les activités des pôles de compétitivité, les projets de normes internationales, l'engagement des collectivités territoriales et leurs activités internationales, le règlement REACH, les bureaux d'études qui lancent leur projet de réduction et de compensation volontaire des GES même si l'on sait que le pourcentage des émissions domestiques n'est pas la cible essentielle à viser.
...
Rédigé par : Cécile BARRIO | 03/12/2007 à 14:04
J'ai constaté comme toi beaucoup de projets positifs dans les pôles de compétitivité, etc ... ... mais avec peu de retombées pour l'instant. Sur le terrain, au contact des entreprises, des collectivités et des particuliers, j'ai constaté que le changement de comportemet, n'est pas encore à la hauteur de l'urgence d'agir, préconisée par le GIEC et bien d'autres sources informées.
Rédigé par : Didier | 03/12/2007 à 15:00
Bonjour Didier,
Merci pour ton message, ton point de vue et tes illustrations ; je fais circuler…
Personnellement je remplace progressivement toutes les ampoules à filament de l’appartement par des nouvelles à basse consommation…
J’essuie nombre de critiques et je suis « taxé » de succomber à une nouvelle phobie…
J’ai remplacé ma chaudière à gaz par une chaudière à condensation, j’ai mis des robinets thermostatiques dans les pièces exposées au sud…
Pas facile de faire changer les habitudes et les mentalités…
Bonne semaine…
Cordialement.
Rédigé par : M.F. | 03/12/2007 à 15:02
Didier,
Merci pour ces infos, je t'envoie un document reçu justement aujourd'hui d'un camarade ...
Pour moi, il n'y a que 2 choses importantes : économiser les ressources des matières énergétiques fossiles et travailler sur des technologies nouvelles permettant ces économies, par exemple la géothermie.
Mais sans démagogie, sans recherche de prestige et sans faux calculs :
Exemple : quel économie va apporter un tram à Tours, en remplaçant 5% des bus existants avec un coût exorbitant ? - le projet en cours ne tient pas compte du maillage nécessaire et de la fréquence des transports en commun pour inciter les citoyens à abandonner leur véhicule privé...
Exemple : un hybride Toyota ou Honda "coûte", en énergie, de sa fabrication à son démantèlement, 12 fois plus qu'un gros 4X4 !
(sans parler de la balance commerciale de la France)... mais les gouvernements subventionnent ces véhicules japonais avec nos impôts...!
Exemple : il existe à Pontenx-les-Forges (40) une usine d'incinération qui ne produit pas de dioxine ni de fumées dangereuses, mais de l'électricité, pourquoi s'acharne-t-on à continuer d'enfouir les déchets un peu partout ?
Évitons les fausses pistes et soyons un peu plus scientifiques et surtout moins obscurantistes !
Rédigé par : J.L. | 03/12/2007 à 15:04
Merci pour ce débat !
Merci en particulier pour le document envoyé qui me conforte dans mon désir de sensibiliser les gens dans le bons sens. En effet, je n'adhère pas du tout à cette démonstration scientifique de 11 pages qui remet en cause les conclusions du GIEC et qui finit par, soit "on laisse courir" soit "on prend des mesures draconiennes ... ce qui est utopique", donc, pour lui, la réponse la plus rationnelle serait de s'adapter au changement climatique à faisant appel à la "science et à l'Etat". Plutôt que ces raisonnements scientifiques teintés de défaitismes, donc de catastrophisme, je préconise le principe de précaution, la sensibilisation idéalement adaptée à chaque type de public, le changement des comportements, une décroissance des activités traditionnelles polluantes pour une croissance des activités durables ( voir plus loin ).
Pourrais tu me fournir une démonstration ( type bilan carbone ) concernant la nocivité de ma Prius qui serait d'après toi 12 fois plus énergivore qu'un 4x4 ...!! Il serait aussi intéressant de comparer la nocivité de ma voiture moyenne japonaise pour 4 personnes par rapport à ta grosse berline française pour 2 personnes :-) . En tant que citoyen du monde, l'impact environnemental d'une voiture me parait plus important que sa nationalité.
Enfin la solution au problème des déchets est, à mon avis, premièrement que chacun en produise le moins possible; deuxièmement que particuliers, entreprises et collectivités fassent le maximum de tri sélectif et de récupération; alors seulement une petite partie arriverait en incinération génératrice d'énergie. Pourquoi continue-t-on à enfouir ? Parce c'est plus facile de continuer avec les grosses entreprises du secteur qui gèrent ces centres d'enfouissement, que de motiver particuliers et entreprises de trier leurs déchets et de monter toute la filière en aval. Pourtant, c'est un moyen de ré-insérer des personnes en difficulté dans des centres de tri, d'exporter les matériaux de récupération, de ramener à 0 le coût de traitement des déchets pour les consommateurs et de dégager 11% de bénéfice comme le fait Triselec cité dans mon article. Ca c'est un exemple d'une activité durable.
Bien cordialement
Rédigé par : Didier | 03/12/2007 à 15:09
Didier,
Je pense que l'on est en phase.
Il y a même des dérapages grandioses, que ce soit à Pollutec ou ailleurs. Il se construit près de chez moi, à Combs la Ville, un lotissement qui se veut écologique avec tous les arguments bioclimatique. Cet argument leur permet de vendre 15% plus cher et ils expliquent clairement en jouant sur la fibre écolo, Grenelle de l'environnement, ......
Je suis allé voir de près ce lotissement, et j'ai même conduite une petite étude technique et thermique.
Techniquement, il n'y a aucune raison que ce soit plus cher, au contraire. Première arnaque.
Seconde arnaque, c'est vendu comme une basse conso d'énergie. Aucun chiffre, aucun positionnement. En appelant directement l'architecte (mais à mon avis j'ai été le seul à aller aussi loin), elle me dit qu'ils vont arriver à un bâtiment de catégorie C. Je fais une simul thermique, je tombe effectivement sur un bon C, limite D. La seconde arnaque sera la facture d'énergie, en particulier en hiver. Vu la conception, tous les bâtiments seront des véritables capteurs et accumulateurs de froid ..... génial.
Conclusion: ce tapage médiatique risque fort d'ouvrir la porte à des dérives monstrueuses qui ne serviront pas du tout l'environnement, mais bien à enrichir monaitairement certains.
Rédigé par : Expert en construction bio-climatique | 06/12/2007 à 16:22