Nous faisons face à une crise financière qui devient une crise économique mondiale. Nous affrontons une crise sociale, depuis longtemps dans les pays dits « en voie de développement » et on nous annonce une crise sociale dans les pays dits « riches ». La crise environnementale, enfin reconnue, est déjà fortement avancée : dérèglement climatique, destruction de la biodiversité, épuisement des ressources, pollution de notre environnement. Et il y a la crise du sens de la vie qui se traduit par le développement du mal être, des états dépressifs, des fuites de toutes sortes, des fanatismes, du terrorisme, des suicides, etc … Enfin, il y a le risque d’accélération de toutes ces crises, la crise économique amplifiant la crise sociale, faisant passer au second plan la crise environnementale qui aggraverait la crise du sens de la vie et ainsi de suite.
Bon, gardons le moral et faisons le tour des solutions !
Un capitalisme régulé ou réglementé : c’est mieux que l’ultralibéralisme qui s’écroule, mais ce sera très compliqué à définir, puis à implémenter et, de toute façon, cela ne remettra pas en cause les fondements pernicieux de ce système : faire reposer le fonctionnement du monde sur l’appât du gain … Le communisme : je suis consterné de voir certains leaders de la gauche de la gauche, ragaillardis par la crise, revenir aux vieilles recettes d’une idéologie qui a déjà fait la preuve de son incapacité à fonctionner durablement et équitablement. Prôner la distribution des richesses aux pauvres comme solution à la crise, au nom de la hausse du pouvoir d’achat, c’est sympathique, mais malheureusement sans avenir. L’histoire l’a prouvé. Je passe sur les diverses autres solutions essayées ici ou là, comme la social démocratie, le capitalisme d’état à la chinoise, etc … dont aucune ne résiste à toutes ces crises. Il y a une autre solution qui germe depuis longtemps, en mode dispersée, dans les discours de certains et les pratiques d’autres et à qui je me permets en toute modestie de donner un nom : le Planétisme. Le Planétisme repose sur 4 piliers :
1. L’Humanisme, c'est-à-dire l’éclosion d’une société où la priorité est donnée au développement chez chacun de l’être plutôt que de l’avoir, de l’harmonie entre les personnes, les communautés et les peuples, plutôt que la préservation de l’égo et le renforcement de la puissance.
2. Le Vrai Mondialisme, tel que défini par l’association les « Citoyens du Monde », consistant à remplacer progressivement les états nations par une gouvernance mondiale contrôlée par une assemblée représentative de tous les peuples de la planète.
3. Le Développement Durable : c'est-à-dire un modèle de société reposant d’une façon concomitante et harmonisée, sur le développement économique, le développement social et la préservation de l’environnement.
4. L’éducation au niveau mondial à des valeurs communes et à une seconde langue commune, comme l’Espéranto, langue facile à apprendre et apatride, parlée depuis plus de 100 ans par environ 1.00.000 de personnes, de nos jours dans 115 pays.
On me rétorque, c’est utopique ! Je réponds, non, à mon avis c’est 4 fois utopiques et l’addition de 4 utopies complémentaires égale « réalisme » !
Quels sont les atouts du Planétisme ? Premièrement, ces 4 piliers se supportent un l’autre. L’Humanisme est le moteur du Vrai Mondialisme, du Développement Durable et de l’éducation à des valeurs communes et en retour ces 3 axes de développement donnent du sens à l’Humanisme. Le dérèglement climatique et la famine ne connaissent pas les frontières et sont mêmes aggravés par elles. Donc, travailler efficacement à une économie durable, à la préservation de notre écosystème et à l’amélioration de la condition humaine transcende les clivages nationaux et donne tout son sens au projet des Citoyens du Monde qui proposent d’abolir les états-nations. Enfin, une citoyenneté commune est synonyme de valeur et de langue commune. Le deuxième et le troisième atouts du Planétisme sont l’expérience et l’énergie qui le portent. En effet, ses 4 principes sont déjà très documentés et mis en œuvre depuis longtemps, mais à trop petite échelle, car ils leurs manquent l’énergie suffisante pour être mondialement influents. Hors, justement, apparaît maintenant une source d’énergie énorme : l’énergie du désespoir provoquée par ces graves crises qui nous menacent et qui font déjà mal à certains d’entre nous. Cette énergie peut soit devenir incontrôlée et aggraver les crises, soit être canalisée pour alimenter le Planétisme. Enfin le quatrième atout du Planétisme est l’espoir qu’il représente. Nous, les personnes en situation de comprendre et d’agir, avons une motivation supplémentaire qui nous transcende, celle de pouvoir dire un jour à nos enfants, petits enfants et, espérons, arrières petits enfants : « j’étais là quand notre civilisation a touché le fond et j’ai participé à la sauvegarde de la Planète. »
Avant d'ouvrir le débat sur les moyens de lancer puis d’appliquer le Planétisme, il serait bon d’avoir ton avis sur ses principes. Pour cela il te suffit d'accéder à la rubrique « Commentaires » ci-dessous et de t’exprimer. Vas-y !
Cet article a été repris sur www.3dterritoires.org
Excellent article.
Une douche froide au début, une solution qui laisse cependant perplexe : c’est une conduite du changement à l’échelle de la planète qu’il faut engager . Mais c’est vrai que je disais souvent dans mon ancienne vie de consultant lorsque j’abordais la problématique de la conduite du changement : « il faut que le bébé soit mouillé pour qu’il demande à être changé ». Et là effectivement, avec toutes les crises, tous les bébés sont mouillés …. On a déjà gagné la prise de conscience.
Rédigé par : Pierre | 08/11/2008 à 15:30
bonjour,
sur le fond, pas de problème, je suis évidemment d'accord; il y a juste un petit hic: comment mettre ça en place? car il est évident pour moi que ce n'est qu'un système de croyances, un des meilleurs sans doute par les temps qui courent, mais rien d'autre qu'un système de croyances qui vient donc heurter de front d'autres systèmes de croyances; c'est-à-dire que tout le monde ne le partage pas, c'est évident; alors révolution par le haut ou par le bas? par le bas, les révolutions engendrent des contre-révolutions, et pour un bien, combien de maux? par le haut, je me vois mal faisant confiance aux primates qui nous gouvernent! quant à voir émerger une autre force, l'histoire montre aussi que ce n'est pas évident, tant des forces individuelles et collectives sont grandes pour les annihiler: gandhi est mort assassiné et l'indépendance de l'inde a coûté des millions de vies, et même notre coluche national est mort!
en fait je suis à la fois plus pessimiste et plus optimiste que toi; plus pessimiste dans la mesure où je ne crois pas le système réformable en profondeur, sinon pour donner naissance à des avatars aussi insatisfaisants qui ne feront qu'en prolonger la durée de vie (ce qui peut être tout de même intéressant pour travailler à une transition); je suis aussi plus optimiste parce que je crois possible de construire véritablement du nouveau en étant encore plus radical, mais à côté, pas dedans; c'est ce que j'explique dans mon livre "vers l'homme de demain" (pour mémoire à télécharger sur mon site: http://co-creation.net);
bien à toi
Rédigé par : Vahé | 16/11/2008 à 18:55
Vahé,
pour avoir lu avec fort intérêt d'autres de tes écrits (Nos pensées créent le monde), je comprends que mes idées te parraissent d'une portée limitée. Alors qu'elles sont trop utopiques pour d'autres ... Je propose un ensemble cohérent d'idées d'amélioration du système actuel pour lui permettre de survivre. C'est comme tu le dis peut-être une bonne transition vers ta révolution ...
Rédigé par : Didier | 16/11/2008 à 19:10
Ta réflexion sur un nouveau type de relation entre les hommes m’intéresse beaucoup car je me pose les mêmes questions que toi, voyant que les systèmes sociaux actuels nous conduisent directement dans le Mur.
Je crois dans l’utopisme créatif sans lequel nous sommes condamnés à rester dans nos ornières.
C’est un peu ce que nous pratiquons au Bangladesh où si nous projetions les données actuelles directement dans le futur proche, nous serions tentés de faire nos valises et de nous installer ailleurs.
Humanisme, Mondialisme, développement durable, enseignement de valeurs communes ; comment ne pas être d’accord avec toi ???
Une langue commune ; ce serait le Pérou, mais je ne crois pas dans l’espéranto pour tout de suite en tous cas.
Ceci n’est qu’un détail qui n’affecte en rien mon soutien moral à ce que tu proposes.
Rédigé par : Yves | 06/12/2008 à 11:59
Après t'avoir attentivement écouté (interview radio) et lu, je ne vois que des évidences dans les idées que tu énonce, et j'ai le sentiment de partager ces volontés avec bon nombre d'amis depuis pas mal d'années... Le fait de les réunir dans un concept et d'y donner un nom est sans doute un progrès, la cohérence est là. Pour te rassurer sache que bon nombre d'enseignants travaillent au quotidien dans ce sens, auprès des adultes de demain, l'humanisme, courant philosophique des lumière est omniprésent dans nos esprits de Voltaire à Zola jusqu'à leurs prolongements contemporains : Camus, Einstein ou Boudieu... le développement durable occupe aujourd'hui un grand pend des programmes de technologie, SVT, histoire géo et physique chimie... et le souci d'ouvrir à la différence, et la tolérance est notre quotidien... mais ma préoccupation est: quel modèle économique et quel modèle de représentativité faut-il défendre pour progresser dans cette voie... personnellement, je trouve chez Attac des débuts de réponse...voir lien : http://www.france.attac.org/spip.php?article9262
Il faut se bouger, et ne pas avoir peur d'aller manifester dans la rue, parler avec les vrais gens, et lutter contre la désinformation des médias dominants...
Bonne continuation.
Rédigé par : Gilles | 07/12/2008 à 23:14
Didier,
Je vois que tu es toujours en effervescence et j'ai lu avec attention tes propositions pour "en sortir".
Je rajouterai une autre pierre à l'édifice qui est la transcendance : celà te paraitra peut-être surprenant mais je pense de plus en plus que l'homme face à lui même et uniquement à lui même est trop égoïste pour créer un monde nouveau où l'intéret commun prime sur celui de l'individu.
Je pense qu'agir pour l'intérêt de son frère n'a de réalité que quand on vit l'autre comme un frère en vérité : et comment le vivre si on est pas convaincu qu'il y a quelqu'un "au dessus" qui, par sa paternité (on peut le nommer d'autres façons probablement), nous crée frères.
Rédigé par : Patrick | 10/01/2009 à 17:08
Merci Patrick pour ton commentaire !
Oui à la Transcendance, mais pas obligatoirement par le biais de quelqu'un "au-dessus", on peut y arriver aussi par l'approche bouddhiste qui consiste à la chercher en soi.
Il y a plusieurs chemins pour atteindre le sommet de la montagne ...
Le premier pas vers la Transcendance est à mon avis l'humanisme tel que je l'ai décrit dans mon article ...
Rédigé par : Didier | 10/01/2009 à 18:56
Il est important de faire savoir, d'émettre des idées et vouloir recentrer l'humanité sur l'homme et non pas l'inverse. J'espère réellement que la masse critique de la concience universelle fera basculer notre mode de vie totalement obsolete et absurde.
Je partage vos valeurs et vous avez le mérite de bouger et de proposer.
Bon courage pour la suite, vous avez mon soutient moral, voir plus si je puis
Rédigé par : François | 17/11/2009 à 08:50
J'aime bien ce blog très bien. De là, je peux avoir des tonnes d'informations utiles et intéressantes et nouvelles. Merci pour cet article ont aussi
Rédigé par : roulette | 20/07/2011 à 15:49
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Rédigé par : SerGoomaSaife | 16/12/2011 à 09:23