J'estime que l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011 soulève une question extrêmement grave pour notre civilisation.
Le Japon est un pays industriel réputé, avec une longue expérience de l'énergie nucléaire civile, sa population et ses dirigeants sont conscients plus que tout autre du risque nucléaire (Hiroshima, Nagasaki), la sécurité et le sérieux de son organisation sont reconnus de tous, enfin sa richesse lui donne le moyen de prendre toutes les précautions qui semblent nécessaires. Tous ces arguments s'appliquent aussi au Japon dans le domaine sismique.
Malgré tout cela et malgré l'expérience des accidents nucléaires de Three Mile Island (USA), de Tchernobyl et d'autres plus mineurs au Japon, nous sommes proches, j'espère que proches, d'un accident nucléaire majeur.
Durant 5 ans d'avis exprimés sur la préservation de l'environnement dans ce blog, ma position sur l'énergie nucléaire a été relativement neutre (voir débat en 2006 sur le sujet), car elle me paraissait incontournable pour au moins les 20 ans à venir et les graves accidents nucléaires très peu probables au moins dans les pays développés.
Mais aujourd'hui je change de position. L'accident de Fukushima démontre que l'énergie nucléaire représente une giganteque épée de Damoclès sous forme de risque de Tchernobyl à répétition, en plus du problème de la gestion des déchets nucléaires. Malheureusement sa remise en cause ne peut se faire pour le moment qu'au profit d'énergies rapidement épuisables donc de plus en plus coûteuses et accélérant le dérèglement climatique.
La voie de sortie est la consommation raisonnable d'énergie et le passage le plus rapide possible aux énergies renouvelables. Que les évènements dramatiques actuels servent de détonateur pour le grand changement de la politique énergétique au niveau de la planéte !
Didier - Citoyen du monde
Position de la Fondation Nicolas Hulot sur le sujet (reçue par e-mail) :
Combien de catastrophes avant d'agir ?
La Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme appelle à un grand débat public sur la production et la consommation d'énergie
Le drame humain dû au séisme, au tsunami et aux accidents nucléaires qui touchent actuellement le Japon rappelle cruellement la fragilité de l'homme face au déchaînement des phénomènes naturels et à leurs conséquences collatérales. Face à la douleur du peuple japonais, nous ne pouvons qu'espérer que cette nouvelle catastrophe conduise les dirigeants et citoyens du monde à s'interroger sur notre modèle de développement et les choix énergétiques associés.
Entamer une mutation énergétique mondiale
Face à des technologies aux impacts lourds sur les hommes et leur environnement, que ce soit le nucléaire avec son lot d’accidents et de déchets, ou les énergies fossiles largement responsables du changement climatique, l’option la plus immédiate demeure la réduction des consommations d’énergie. Combien de catastrophes écologiques, sociales, environnementales – en un mot, combien de catastrophes humaines – devrons-nous encore subir avant d’entamer une mutation énergétique mondiale?
Cette tragédie doit nous conduire à nous interroger sur la question plus globale de notre modèle de développement toujours plus énergivore et des réponses que nous sommes capables de mettre en face. Nous ne disposons malheureusement pas aujourd’hui, dans le panel des technologies, de solutions durables en mesure de faire face aux besoins actuels. N’oublions pas que c’est bien parce que nos consommations sont toujours plus importantes que nous avons recours à des technologies à risque. La seule voie possible est donc bien de limiter nos consommations d’énergie et d’engager sur le long terme le développement des énergies renouvelables, afin de diversifier notre bouquet énergétique et minimiser les risques.
Impulser un réel débat sur l’énergie avec l’ensemble des parties-prenantes
Lors du Grenelle de l’Environnement, les ONG avaient accepté de ne pas discuter du nucléaire à la condition qu’ait lieu un grand débat sur la production et la consommation d’énergie en France (nucléaire, énergies fossiles, renouvelables). Ce débat n’a jamais eu lieu.
Les récents choix du gouvernement français, notamment sur les énergies renouvelables et principalement le photovoltaïque, révèlent l’absence d’une réelle vision en matière énergétique.
Comme annoncé par Nicolas Hulot sur France Inter dimanche 13 mars, la Fondation demande que ce débat sur l’énergie soit enfin lancé en France et porté au niveau internationalpar:
* La conduite au niveau européen et mondial d’une vraie politique de l’efficacité énergétique, pour permettre un accès à tous à une énergie durable.
* La mise en place d’une gouvernance mondiale de l’énergie, qui doit être impulsée par la France, présidente du G20, afin de mieux gérer les ressources et les risques.
* Un débat public mobilisant l’ensemble des citoyens et des parties prenantes en France et en Europe.
Etes-vous favorable à un débat sur l'énergie ? Votez en cliquant sur le lien ci-dessous.
Rédigé par : Fondation Nicolas Hulot | 20/03/2011 à 10:21
Proposition pour construire ensemble la politique énergétique de demain :
http://news.fnh.org/emessageirs/servlet/IRSL?v=4&l=8&r=217&m=22966&e=2
Rédigé par : Fondation Nicolas Hulot | 27/05/2012 à 19:43