Voilà des années que des personnes éclairées nous alarment sur l’épuisement des ressources de notre planète, mais la machine économique continue à foncer malgré l’insoutenabilité de son modèle. Hourra, enfin, voilà certaines entreprises qui prennent conscience que leur survie est en jeu d’ici une dizaine d’année à cause de l’épuisement ou le renchérissement insoutenable de leur matière première. Par exemple le Groupe international SEB, fabricant de matériel ménager et grand consommateur de cuivre, terres rares et autres métaux prévoit la fin de son modèle économique à moyen terme, 10 ans environ. Il a étudié des solutions extrêmes comme l’éco-conception optimale de ces produits, le recyclage de tous les vieux ustensiles de cuisines dormant au fond des placards ou remplacer la vente de ses produits par le prêt. Chacune de ces solutions serait extrêmement difficile à mettre en œuvre et ne suffirait pas par elle-même.
Ce projet est un exemple d’application des nouveaux modèles économiques qui prennent de l’ampleur et bousculent les modèles traditionnels :
- économie collaborative (partage des produits),
- économie fonctionnelle (je n’achète pas un produit mais un service m’apportant une fonction),
- et économie circulaire (récupération des déchets, transformation en matières première, circuits courts, produits éco-conçus favorisant cela)
Mais, admettons que la solution de SEB soit validée, il faudra alors un changement radical de sa structure et de ses métiers, et un changement profond des comportements des consommateurs pour pouvoir la mettre en application à grande échelle, ce qui est nécessaire à la survie de ce Groupe …
De plus, l’entreprise influence et dépend d'un écosystème, la société, qui lui aussi arrive à ses limites : les changements radicaux dans les entreprises impactent les personnes qui y travaillent et celles qui en sont éjectées, beaucoup d’entreprises perdent en attractivité auprès des nouvelles générations (et pas qu’elles) en quête de sens, on les comprend vu les niveaux de stress et le nombre de burn-out qui augmentent, des pans entiers de la société sont en souffrance; pour la France : chômage de masse qui se révèle incompressible, rejet des partis politiques traditionnels, montée et maintenant stagnation d’un parti politique populiste, rejet des syndicats qui gardent leur capacité de nuisance, mal être de 94% des policiers, … ; au niveau mondial : système financier incontrôlé, menace du terrorisme, menace de migrations économique, climatique et liée à l’insécurité, absence de gouvernance mondiale pourtant nécessaire …
En conclusion, ça y est, le doute sur la pérennité du modèle économique dominant s’insinue dans les états majors de plus en plus d’entreprises (une démonstration équivalente liée au réchauffement climatique amènerait au même constat), les solutions économiques alternatives s’élaborent, mais nous ne couperons pas à un changement plus large, plus systémique de la société, si nous ne voulons pas arriver à épuisement sous 10 ans, non pas que de quelques matières premières, mais d’équilibres sociaux et sociétaux majeurs. La voie de sortie ? L’Amour. Plus concrètement ? Quelque chose comme le Planétisme.
Didier – Citoyen du Monde
Source photo : www.europe1.fr
Didier,
On parle de mix marketing, de mix énergétique, je pense qu'il est aussi essentiel de s'intéresser au mix "produit-service" ! C'est la prochaine petite révolution économique, sociale et environnementale.
Rédigé par : Jean-Thierry Winstel | 03/04/2015 à 10:50