Nous ne sommes qu’au début d’une crise qui va nécessiter, avant la mise à disposition d‘un remède, la continuité d’un contrôle strict de la société (à la chinoise) pour limiter la propagation ou le redémarrage de l’épidémie, ou, comme cela est envisagé officiellement en Allemagne, une large et maîtrisée dissémination du virus dans la population (60 à 70 %), si possible la moins fragile, afin d’épuiser sa capacité à progresser. A moins que nous ayons une bonne ou une mauvaise surprise, grâce à ou à cause d’une mutation du virus.
Dans tous les cas, nous sommes sûrement à un tournant de notre civilisation. A l’échelle mondiale, des pans entiers de nos vies intimes, familiales, sociales, politiques et de notre économie sont touchés comme ils ne l’ont jamais été et vont pour certains s’écrouler, car je le répète nous sommes qu’au début de la crise. Sur le plan géostratégique, des pouvoirs autoritaires commencent déjà à instrumentaliser l’épidémie, comme le démontre la guerre du pétrole entre l’Arabie Saoudite et la Russie ou la Chine qui chercherait à profiter de sa sortie en tête de l’épidémie.
Cette crise extrême fait passer au deuxième rang d’autres crises tout aussi graves mais non perçues tel quel, parce que moins ressenties directement par la plupart d’entre nous : la crise climatique, l’extinction des espèces végétales et animales, les pollutions tueuses et la perte de sens. La crise du Coronavirus a curieusement un effet révélateur de ces autres crises, réduisant drastiquement les missions de gaz à effet de serre, la pollution (1) et la consommation de biens, révélant ainsi l’inutilité de l’hyper consommation. Elle fait ressortir la dangerosité de la mondialisation qui optimise les profits financiers aux dépens de la résilience de nos sources d’approvisionnement en biens vitaux comme les médicaments.
Considérons avec recul ces temps nouveaux, certes perturbant et pour certains tragiques. Considérons-les comme un moyen d’ouvrir nos yeux sur l’absurdité de la dépendance de chacun d’entre nous vis-à-vis d’un mécanisme financier, industriel et consumériste qui dérègle notre écosystème. Découvrons au contraire le plaisir de la frugalité, de la solidarité dans des moments difficiles, du retour à l'essentiel, en particulier la nature (dans la mesure du possible) et préparons la sortie de crise. Profitons-en pour construire un projet de société basé sur le développement durable, le vrai mondialisme, l'humanisme et l'éducation au niveau mondial à des valeurs communes.
Didier – Citoyen du Monde
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(1) : « En Chine, la baisse de la pollution va épargner plus de vies humaines que le virus en aura coûté »
Bien vu Didier, il y aura un avant et un après...
Même si je crains que la société de consommation reprenne rapidement le dessus, tant les croyances et habitudes sont ancrées en l'être humain...
Rédigé par : Jean-Thierry Winstel | 16/03/2020 à 18:16
Nous apprécions ce texte très pertinent. Quelle réponse, solution apportons nous face à la cupidité des exploitants du pétrole, du charbon, les spéculateurs etc. Individuellement aucun espoir. Quelles solutions collectivement mettre en oeuvre pour changer de société. Les manifestations, les perturbations des conseils d'administration... rien n'y fait? Alors que nous pourrions vivre en harmonie. Cette pandémie aura le mérite de s'attaquer à tout le monde du prince au sans logis mais pas dans les même conditions matérielles.
Rédigé par : Noel | 21/03/2020 à 17:52
Merci, très bon texte. Il y a en effet plusieurs manières de mondialiser et n'oublions jamais celles qui élèvent l'humanité au nom de nos valeurs communes.
Rédigé par : Benoît BURGEY | 18/05/2020 à 19:01