Un an après avoir quitté le monde du business de la préservation de l’environnement, j’ai participé à l’évènement annuel des professionnels de ce secteur, afin de mettre à jour mes connaissances, mais surtout pour voir l’impact du tapage médiatique au sujet de l’écologie sur le marché, voir si la préservation de l’environnement devenait plus prioritaire en 2007 par rapport à 2006, chez les particuliers, dans les entreprises et les collectivités. J’ai pour cela écouté quelques conférences, rencontré les représentants de ma région ( DRIRE, Agence de l’eau, organismes de développement économique ), visité de nombreux stands de toutes sortes et discuté avec des dizaines de personnes.
Le plus marquant pour moi, était la très forte visibilité d’un organisme nommé Groupe Ankaa (www.ankaa.org) qui exposait plusieurs dizaines de grandes affiches tout autour du grand puit de lumière au centre du salon Pollutec. Sur ces affiches, des photocompositions représentaient par exemple les Champs Elysées avec le trafic de voitures remplacé par des jardins, Le Mont Saint Michel pris dans un océan de glace, la Maison Blanche de Washington dans un paysage de fin du monde, la Statue de la Liberté noyée au fond de l’Océan Atlantique : autant de représentations des potentielles évolutions de la planète. Ces images chocs ( voir album ) étaient accompagnées d’arguments scientifiques, en particulier l’hypothèse d’un emballement du réchauffement climatique causé par le dégagement de méthane des permafrosts de Sibérie, du Canada et des Océans, entraînant une montée des températures au cours de ce siècle de 10°C, la fonte de tous les glaciers continentaux et une potentielle montée des eaux des océans de 80 mètres ( d’où la Tour de la Liberté en plongée sous-marine ). Tout ceci étant encore réversible si notre civilisation réagissait à temps, d’ici 2010 environ, en remplaçant par exemple les avenues de Paris par des jardins …
Le plus étonnant à mes yeux est que ce « catastrophisme », d’habitude confiné à un monde d’écologistes ultras, soit mis en vedette dans un salon professionnel, entre le stand du Ministère de l’Environnement et du D.D. et celui d’un vendeur d’énormes engins polluants de manipulation de déchets …
Alors, quel impact sur le marché ? Il est à mes yeux mitigé, en tout cas pas à la hauteur de l’enjeu et de l’urgence.
Côté positif : la progression des ventes de solutions d’énergie renouvelable et du traitement de l’eau par les plantes qui deviennent économiquement intéressant ; la multiplication d’initiatives encourageantes, comme la Charte des Maires pour l’Environnement, un pôle de compétitivité sur la mobilité durable, une exposition consacrée à l’achat responsable et sûrement beaucoup d’autres choses que je n’ai pas vues …
Mais dans de nombreux domaines, c’est malheureusement « business as usual ! ». En général les PME de ma région ne sont pas plus contrôlées qu’avant, il y a peu de progrès concernant le respect des réglementations sur l’eau, il y a des projets mais pratiquement pas de changement de pratique dans le transport des personnes ( la première cause de production de gaz à effet de serre ), des habitants de Blois et d’Orléans se plaignent de toujours devoir se déplacer à la déchetterie pour faire le tri sélectif de leurs déchets ( il faut bien amortir les investissements dans les incinérateurs ).
A noter une innovation sur un stand allemand : un appareil qui repère automatiquement les types de matériaux des déchets défilant sur un tapis roulant. Il permet de remplacer le tri manuel, en beaucoup moins cher. Dommage pour les entreprises comme Triselec près de Lille qui utilisent cette activité pour réinsérer des personnes en difficulté … La préservation de l’environnement c’est bien, le développement durable ( intégrant en plus les développement économique et social ) c’est mieux !
Plus que quelques années pour réagir … !
Pour notre part, nous avons décidé en famille de ne plus boire à table de l’EAU EN BOUTEILLE; d’initier un projet de PEDIBUS avec les parents des élèves de l’école, consistant à remplacer leur transport en voiture par une organisation de leur déplacement à pied et groupé entre leur quartier et l’école et de proposer aux voisins une RUE SANS PUB. L’ADEME ( www.ademe.fr ) distribue pour cela gratuitement des autocollants à coller sur les boites à lettre, mais aussi des manuels sur toutes sortes d’actions liées à la préservation de l’environnement, individuelles ou collectives.
Et vous, quels sont vos projets ? Vos commentaires sont bienvenus ci-dessous.
Didier – Citoyen du monde