J’estime que l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima du 11 mars 2011 soulève une question extrêmement grave pour notre civilisation.
Le Japon est un pays industriel réputé, avec une longue expérience de l’énergie nucléaire civile, sa population et ses dirigeants sont conscients plus que tout autre du risque nucléaire (Hiroshima, Nagasaki), la sécurité et le sérieux de son organisation sont reconnus de tous, enfin sa richesse lui donne le moyen de prendre toutes les précautions qui semblent nécessaires. Tous ces arguments s’appliquent aussi au Japon dans le domaine sismique.
Malgré tout cela et malgré l’expérience des accidents nucléaires de Three Mile Island (USA), de Tchernobyl et d’autres plus mineurs au Japon, nous sommes proches, j’espère que proches, d’un accident nucléaire majeur.
Quoiqu’il arrive, aggravation ou non de la situation (au surlendemain de l’accident j’apprends au moment où j’écris cette note, l’état d’urgence dans une 2ème centrale et un incident dans une 3ème), il n’est pas concevable sur le plan de la sécurité de sa population que le Japon continue à se reposer pour sa fourniture en énergie à 30% sur le nucléaire. Or, les solutions de rechange sont soit extrêmement coûteuses à mettre en oeuvre et émettrices de CO2 contribuant au dérèglement climatique (gaz, pétrole, charbon), soit loin d’être à la hauteur du besoin d’énergie du Japon avant des dizaines d’années (énergies renouvelables).
Durant 5 ans d’avis exprimés sur la préservation de l’environnement dans ce blog, ma position sur l’énergie nucléaire a été relativement neutre (voir débat en 2006 sur le sujet), car elle me paraissait incontournable pour au moins les 20 ans à venir et les graves accidents nucléaires très peu probables au moins dans les pays développés.
Mais aujourd’hui je change de position. L’accident de Fukushima démontre que l’énergie nucléaire représente une giganteque épée de Damoclès sous forme de risque de Tchernobyl à répétition, en plus du problème de la gestion des déchets nucléaires. Malheureusement sa remise en cause ne peut se faire pour le moment qu’au profit d’énergies rapidement épuisables donc de plus en plus coûteuses et accélérant le dérèglement climatique.
La voie de sortie est la consommation raisonnable d’énergie et le passage le plus rapide possible aux énergies renouvelables. Que les évènements dramatiques actuels servent de détonateur pour le grand changement de la politique énergétique au niveau de la planéte !
Didier – Citoyen du monde